vendredi 30 mars 2012

De Midar à Berkane 141 Km

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De la ville de Midar à la ville de Berkane en passant par Selouane dans la région de Nador sur une distance de 141 Km. C'était la plus longue étape de ce voyage dans le Nord du Maroc.

J’ai quitté la ville de Midar pour aller à l’Est du Maroc, mais ce jour-là  je n’avais pas une destination précise, car j’avais trois choix à faire entre la ville de Nador, la plage de Ras El Ma et la ville de Berkane.
NB: La veille dans la chambre de l’hôtel à Midar, j’avais  décidé de faire mon choix sur la route entre ces trois destinations, car j’avais besoin des informations surtout sur la plage de Ras El Ma (Cap d'eau) qui se trouve entre Nador et la station balnéaire de Saïdia.
La route de la ville de Midar vers les autres villes de l’Est du royaume du Maroc est plate pas la moindre difficulté. C’était fini la montagne ! Les montagnes de Rif, je les ai laissées derrière moi. 
J’ai roulé doucement (Entre 20 et 25 km à l’heure) jusqu’à au village de Selouane qui se trouve dans un croisement de chemins à 14km de la ville de Nador. Dans ce village j’ai fait une pause et je me suis renseigné à propos de la plage de Ras El Ma (Cap d'eau) et la plupart des gens m’ont dit qu’il n’y avait pas d’hôtel là-bas et qu’il n’y avait pas de route goudronnée par la côte pour aller à cette plage puis à la station balnéaire de Saïdia. Alors, j’ai décidé de prendre la route de l’est vers la ville de Berkane et de laisser à ma gauche la route qui menait à la ville de Nador, car cette ville je l’ai déjà visitée en plus il n’y avait rien d’intéressant à voir dans la ville sauf bien sûr pour acheter quelque chose moins cher, car à ce temps-là cette ville a été la capitale de la contrebande au Maroc à cause de sa proximité avec la ville marocaine occupée, Melîlia. Les souks de Nador étaient remplis par de marchandises de  contrebande venues d'Espagne ou bien des pays de l’Asie du sud.
La route entre Selouane et la ville de Berkane est plate, et au bord de la route, il y avait des centaines  de vendeurs d’escargots qui proposaient à leurs clients des dizaines de variétés de cette petite bestiole: petite, grande, blanche, grise, jaune, rouge… Je me suis  bien amusé en faisant plusieurs arrêts à côté de ces vendeurs qui étaient très gentils avec moi. La plupart d’eux m’ont invité à boire un verre de thé ou bien à manger quelque chose avec eux, mais je ne pouvais pas accepter leurs invitations, car la route m’attendait et je devais rouler pour arriver à Berkane au moins avant 16h à fin qu’il me restait du temps pour visiter la ville. 
Après le pont international sur l’Oued de Moulouya, j’ai fait une longue pause dans un petit café, j’ai mangé un peu: deux œufs avec des tomates (BM: c’est comme ça qu’on nomme ce plat ici au Maroc surtout dans le milieu des'étudiants). J’ai mangé un peu comme d’habitude et j’ai laissé le reste pour la fin de l’étape, car la plupart du temps après avoir pris une douche je n’avais qu’une seule envie; c’était de m’allonger sur le lit et dormir un peu, c’est pour cette raison que je laissais toujours dans la sacoche à vélo quelque chose à mettre sous la dent. Avant de quitter ce lieu, j’ai pris une limonade, j’ai bu un verre et j’ai laissé le reste pour la route cette fois.
Après la pause j’ai pris la route avec un invité d’honneur "un vrai fardeau ", c’est Monsieur le Vent ! Depuis ma sortie de la ville de Midar, il a été dans mon dos, mais après le pont international sur l’Oued de Moulouya, il a changé « le visage » et la direction à 1800 et il est devenu mon ennemi pour le reste de cette étape après avoir été mon ami durant un long moment.
« Il ne faut jamais se fier au vent ».
J’ai beaucoup souffert de ce changement brusque de la direction du vent surtout qu'il est survenu  à la fin de l’étape au moment où toutes mes forces étaient épuisées après avoir roulé plus de huit heures, heureusement dans ce passage entre le pont international sur l’Oued de Moulouya et la ville de Berkane, il y avait des haies de fermes et des arbres au bord de la route qui ont diminué un peu la force de ce vent très fort qui a sorti de nulle part. Je me suis demandé où il était caché.
Vers 16 h, je suis arrivé dans la ville de Berkane, la capitale de l’orange au Maroc. Ici l’orange est partout, j’ai vu des dizaines de fermes de cet agrume au bord de la route. La couleur orange est la couleur numéro 1 de la ville; les taxis sont de couleur orange, les clubs de toutes les disciplines sportives de la ville qui participent aux championnats nationaux ont des maillons orange. Dans le centre-ville, il y avait une grande sculpture dédiée à l’Orange (voir la photo en dessous).   Vraiment  Berkane est la capitale de l’Orange par excellence.
Dans le royaume du Maroc il y a la capitale administrative comme les autres pays du monde, c’est la ville de Rabat et il y a aussi la capitale économique, c’est la ville de Casablanca et il y a aussi d’autres capitales régionales et tribales comme par exemple : Agadir la capitale du Souss, Kénitra la capitale du Gharb, Oujda la capitale Orientale, Khénifra la capitale de Zayane, El Jadida la capitale de Doukhala… Il y a aussi des capitales lièes à une activité agricole ou bien artisanale comme par exemple; Safi la capitale de la poterie, Arfoud la capitale des dattes, Tafroute la capitale des amandes, Tamanar la capitale de l’arganier… Sans oublier bien sûr la ville de Fès, la capitale spirituelle du Royaume.
A Berkane, j’ai pris une chambre dans un hôtel qui se trouvait au centre-ville au prix de 30 Dh la nuit sans douche (il n’y en avait pas). Cet  hôtel est très grand en espace avec un grand café au rez-de-chaussée, malheureusement il était malpropre avec des chambres très grandes, mais eux aussi étaient sales. « Tel père, tel fils » comme dit le proverbe.
Après avoir arrangé mes affaires, j’étais dans l’obligation de sortir pour aller chercher une douche. Heureusement, je l’ai trouvée pas loin de l’hôtel au prix de 10 Dh.
Vers 18h, je suis sorti pour faire une visite dans la ville. Berkane, c’est une petite ville avec un seul boulevard et sur ce boulevard, il y avait tous les commerces: cafés, restaurants, hôtels, pâtisseries, boutiques… Il y avait aussi beaucoup de monde, surtout après le coucher du soleil, qui faisait le va-et-vient sur ce long boulevard.
Après avoir mangé dans un restaurant, je suis monté dans ma chambre pour dormir, car j’étais très fatigué après cette longue étape de 141 km et avec le vent de face dans les vingt-cinq derniers kilomètres. Dans la chambre je n’avais pas pu fermer l’œil à cause de la chaleur et à cause aussi de la mauvaise odeur qui régnait dans la chambre. Une odeur de saleté et de la moisissure sur les murs, alors j’ai décidé d’aller dormir sur le balcon là où il faisait frais avec un peu d’air et là aussi, un autre problème qui est survenu après minuit: des klaxons des voitures pour fêter un mariage ou bien des mariages. Des dizaines de convois de voitures qui passaient tous les 30 min ou bien plus (je n’avais pas pu savoir le temps exact et je n’avais pas pu savoir aussi, si c'était le même convoi ou bien s'il y en avait d’autres). De loin j’ai entendu de la musique « chaâbi » mais je n’avais pas pu savoir le nombre de mariages à cause des échos qui se répondaient dans toute la ville. Ce carnaval de klaxons a duré de minuit jusqu’à l’aube. Je n’ai pas pu fermer l’œil mêmes quelques minutes.   
Le matin (à l’aube), en prenant mon petit-déjeuner dans le café de l’hôtel qui se trouvait au rez-de-chaussée et qui était ouvert jour et nuit, j’ai parlé avec le garçon au sujet des klaxons de voitures la nuit et il m’a dit « Zemagriya (les immergés Marocaines en Europe) viennent ici seulement pour faire la fête ». Je lui ai dit « Est-ce que c’est comme ça toutes les nuits ? » il m’a répondu « Oui, mais seulement pendant l’été » et il a ajouté « Les klaxons des voitures que tu as entendus la nuit ne viennent  pas seulement des mariages, parfois des "ivrognes" qui rentrent tard la nuit de la plage de Saïdia passent par ici les mains sur les klaxons ». Au moment où j’étais en train d’arranger mes affaires sur le vélo, un autre convoi est passé; le garçon m’a regardé et il a dit « Est-ce qu’ils peuvent faire cela en Europe ?». Ma réponse a été: non, bien sûr.   
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A quatorze kilomètres de la ville de Nador, j’ai décidé de ne pas aller à cette ville, car je l’ai déjà visitée en plus il n’y avait rien d’intéressant à y voir, mais dans ses régions, oui. C’est pour cette raison que j’avais voulu aller à la plage de Ras El Ma Cap d'eau), mais malheureusement il n’y avait pas de route goudronnée par la côte méditerranéenne jusqu’à Saïdia (Aujourd’hui, oui).

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Sur la route entre Nador et Berkane avec un vendeur d’escargots. Il m’a dit de lui laisser le vélo et de prendre sa place près des escargots.

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Cette route je l’ai nommée « la route des escargots » parce qu’il y avait plusieurs vendeurs d’escargots les uns près des autres au bord de la route. Je me suis demandé où est-ce qu’ils ont ramassé toutes ces petites bêtes.
Cette route est plate, pas la moindre difficulté jusqu’à la ville de Berkane. Vraiment, elle faite pour les escargots !

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Oued de Moulouya, l’un des plus longs fleuves de l’est du Maroc. Cette rivière est à 25 km de la ville de Berkane.

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A l’entrée de la ville Berkane près d’une cascade artificielle.

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Une sculpture au centre de la ville de Berkane à l’honneur de l’orange.

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