De Kénitra à Smimou en passant par Arfoud et plusieurs villes du moyen Atlas, de la région de Tafilalet et de haut Atlas.
Après le nord, et une grande partie du sud, et la visite de plusieurs villes du centre et de toute la côte Méditerranéenne et plus de 1300 km de la côte Atlantique, il ne me restait maintenant que le Sud-est, et précisément la région de Tafilalet : l’une des plus belles régions du Maroc avec de la montagne, des dunes, des rivières, des oasis, des gorges et une population modeste et accueillante.
Cette région je l’ai déjà visitée en quatre roues mais cette fois, j’ai voulu la revisiter à deux roues, car pour moi, la bicyclette est le seul moyen de transport où le voyageur et en contact direct avec les gens et la nature. Et on ne l’a pas surnommée reine de la route pour rien.
Pour faire ce voyage, j’ai étudié tous les itinéraires qui mènent de Kénitra à Arfoud, la capitale du Tafilalet, et à la fin j’ai décidé d’aller par la route nationale No6 jusqu’à Meknès et de Meknès je prendrais la route nationale No 13 qui mène à Arfoud en traversant le moyen Atlas. Ça c’est pour l’aller, pour le retour et au lieu de retourner à Kénitra, j’ai décidé d’aller à Smimou là où je travaille, et pour ça, j’ai programmé de prendre la route nationale No10 qui mène à Ouarzazate en passant par les gorges de Toudra et de Dadès. De Ouarzazate, je prendrais la route nationale No9 qui mène à Marrakech par le haut Atlas et son fameux col de tizi n'Tichka qui culmine à plus de 2600 mètres. De Marrakech, j’ai décidé d’aller à Imn-n-Tanoute par la route régionale No212, et de Imn-n-Tanoute je prendrais la nouvelle route régionale qui mène à Smimou, ma destination finale, par Ait Daoud.
J’ai choisi cet itinéraire pour plusieurs raisons:
- Il est très long, plus de 1500 km, et c’était mon objectif de faire un long voyage.
- Il était très varié sur le plan des paysages : montagne, désert et plaine. Il manquait seulement la côte que j’ai déjà faite de Smimou à Kénitra en 2002.
- Cet itinéraire passe par les routes nationales et des villes touristiques, et j’ai fait ce choix pour être sûr de trouver un hôtel ou bien une auberge pour passer la nuit et ne pas tomber en panne comme durant mon voyage entre Boujaad et Rommani.
- J’ai choisi Smimou comme destination finale de ce voyage afin de laisser mon vélo chez moi et de retourner à Kénitra, chez mes parents en autocar, comme ça ma Bmw ne serait pas un " fardeau" pour moi le jour de la rentrée scolaire.
A trois jours de mon départ, j'ai emmené Ma Bmw chez un réparateur de vélo pour lui faire une visite complète. Et à mon retour à la maison, il n'y avait personne, j'ai pris tous les vases et je les ai mis autour de ma petite reine pour prendre elle une photo souvenir.
J' ai aussi pris une photo avec "elle" comme deux combattants qui vont en guerre.
VOICI LE RECIT COMPLET DE CE LONG VOYAGE DE 15 JOURS.
Première étape: de la ville de Kénitra à la ville de Meknès.
De Kénitra à Meknès en passant par Sidi Allal Bahraui, Tiflèt, Khemisset sur une distance de 140 km.
De Kénitra
à Meknès.
J’ai décidé de prendre la route vers Tafilalt après la fin du
Tour de France mais malheureusement, le dimanche 27 / 07/ 2003, le jour de la
dernière étape du Tour, les services
météo du Maroc ont annoncé une vague de chaleur qui allait toucher le territoire du royaume et elle allait être
très élevé au sud et au centre, sur ma route ! Et
cette canicule allait durer une semaine.
Que faire ? J’étais prêt et je ne pouvais pas
attendre une semaine sans rien faire. Alors, j’ai décidé de prendre la route en
espérant que les services météo auraient tort comme la plupart de temps, mais
malheureusement cette fois, ils avaient raison car le lendemain j’ai senti une
petite augmentation de la température et
le mardi, 29/07, le jour de mon départ la canicule était au top surtout entre
Khemissat et Meknès où j’ai beaucoup souffert sur cette route pour le compte de la première étape
de ce voyage de 15 jours.
Cette première étape entre Kénitra et Meknès, je l’ai commencée
le matin vers 6h en prenant la route régionale 405 qui mène à Sidi Alal El bahroui. Cette route
de 27 km, était très médiocre et elle avait aussi une mauvaise réputation pour
le nombre d’agressions sur les
automobilistes, car elle passe en grande
partie au milieu de la forêt de Maâmoura.
Pour éviter tout problème, j’ai roulé prudemment
en regardant chaque fois à gauche et à droite surtout dans des passages où il
n'y avait que de la forêt et si je voyais un "homme" de loin je me ralentissais et je faisais
semblant de régler mon vélo ou bien de
boire.
Dans cette partie de la forêt de Maâmoura entre Kénitra et Sidi Alal El bahroui, il y avait beaucoup de braconniers de bois. Ils coupaient les arbres sans
autorisation la nuit, puis ils mettaient le bois dans une cachette et le jour
ils venaient le ramasser dans des charrettes à cheval pour le vendre en ville aux propriétaires des bains et des fours. J’ai
vu des charrettes à cheval remplies de bois qui ne passaient pas loin de la
route et le conducteur sous la charrette dans une position acrobatique, conduisant avec une vitesse extraordinaire
comme les Indiens du Far West.
Heureusement, ces pratiques ont cessé maintenant car l’Etat
punit toute personne qui achète le bois illégalement et si on avait laissé
faire ce braconnage intensif de bois, il ne resterait pas
une seule arabe dans cette forêt la plus grande au niveau national et l'une des plus grandes
forêts de chêne-liège dans le monde.
Après ces 27 km de méfiance et de peur, j’ai tourné à gauche
pour prendre la route nationale N 6 qui mène à Meknès.
Cette route nationale était très large et plate mais, très
remplie par des véhicules. J’ai roulé prudemment jusqu’à la ville de Tiflet où
j’ai fait ma première pause.
Après la pause, j’ai pris la route, toujours dans le plat,
mais cette fois le degré de la chaleur était très élève.
A Khemissat, j’ai fait une longue pause pour prendre mon
déjeuner: du pain avec du thon et une limonade.
Après la pause, j’ai quitté Khemissat sous une chaleur d’enfer
et chaque fois que je passais prés d’un vignoble, ils sont nombreux sur cette
route, je m’arrêtais pour me reposer.
Prés d’un vignoble, le
gardien m’a vu et il a coupé une grande grappe de raisin et il est venu prés de moi, après les salutations,
il m’a tendu la grappe très rouge avec des raisins très gros, j’en ai mangé un
peu, ils étaient vraiment délicieux. Personnellement, je n’ai jamais gouté de raisin aussi sucré
que celui-là et j’ai dit à cet
homme : " Ce genre de raisin
on ne le trouve pas au marché " il m’a dit : " C’est pour
le KASS (le " KASS" en dialecte marocain, c’est
le verre du vin) " et j’ai
compris, cette récolte est destinée à
l’usine de fabrication de vin qui se
trouve dans les environs de Mekès.
J’ai mangé toute la grappe et
avant de partir ce monsieur a coupé d’autres grappes mais, j’ai refusé
de les prendre toutes, car mon sac à vélo était plein, j’en ai pris seulement
une et je l’ai attachée au guidon et sur la route, chaque fois que j’ai eu
envie de manger, je prenais un grain de raisin
ou bien deux.
A mi-chemin entre la ville de Khemisset
et la ville de Meknès et précisément après le pont sur Oued Baht, le
profil de la route a changé en passant
du plat au faux plat montant jusqu’à la ville de Meknès où je suis entré vers
16h, épuisé moralement et physiquement pas à cause de la distance, 140 km, mais à cause de la chaleur.
La première chose que faite cette fois, c’était d’aller dans
une pharmacie pour acheter une boîte de Doliprane car j’avais mal à la tête,
après je suis allé à Bab Mansour dans la
vieille ville, là où se trouvent les hôtels moins chers.
A l’hôtel le réceptionniste était très aimable avec, il m’a
donné une chambre au rez-de-chaussée, très grande et aérée et où il faisait un peu frais.
Après avoir récupéré un peu de force et après que le mal de tête a disparu, je
suis sorti pour faire une visite dans la ville et comme toutes les autres villes impériales du
Maroc : Marrakech, Fès et Rabat, la
ville de Meknès est divisée en deux parties : la ville ancienne et la ville moderne séparées par
le vallon de l’oued Boufakrane. De la ville nouvelle, on peut jouir d’une très
belle vue d’ensemble sur la médina avec ses nombreux minarets, ses remparts, sa
cité impériale, ses murailles et ses monuments historiques appartenant à
l’époque de Moulay Ismail (1672-1727), le second sultan alaouite.
Dans la forêt de Maâmoura, au milieu des chênes-lièges, à quelques kilomètres de Sidi Allal Bahroui.
Cette région de Sidi Allal Bahroui est très connue par la culture de la pastèque.
A l'entrée de la ville de Tiflèt , l'une des villes de la tribu de Zemmour.
Prés d'un vignoble, ils sont nombreux sur cette route entre la ville de Tiflèt et la ville de Meknès.
Une longue pause dans un café à Khemisset
A mi-chemin entre la ville de Khemisset et la ville de Meknès et précisément près d'un pont sur Oued Baht.
A 10 km de la ville de Meknès, près d'un autre vignoble. Ici ces champs de ce fruit son nombreux. Malheureusement, leurs productions sont destinées pour l'usine de fabrication de vin.
Une photo souvenir à mon arrivvée à Meknès près de Bab Mansour, l'un des plus célèbres portes "bab" du Royaume.
Bab Mansour el Aleuj est la plus importante et la plus remarquable porte de Meknès achevée en 1732 par Moulay Abdallah, fils du sultan Moulay Ismaïl. Elle a été conçue par un chrétien converti à l'islam, d'où son nom : La porte de Mansour, le renégat. Les colonnes de marbre qui ornent les bastions latéraux en saillie proviennent des ruines de Volubilis. Mise à part sa valeur historique, Bab Mansour est considérée par les habitants de la ville comme le portail liant le passé au présent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire