jeudi 21 juillet 2016

De Amerzgane à Marrakech


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De Amerzgane à Marrakech par le Haut-Atlas et son fameux  col  le Tizi-N-Tichka  à 2260 m sur une distance de plus de 165 km. C’est la plus longue et la plus grande étape de tous mes voyages à vélo sur les routes du Royaume du Maroc.

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Pour cette étape gigantesque qui passe par le Haut-Atlas, la plus haute chaine montagneuse du Maroc, j’ai pris la route avant l’aube pour profiter de la fraicheur matinale et aussi pour avoir assez du temps durant cette journée, dans le cas où j’aurais eu des problèmes dans la montée du col de Tizi-n-Ticheka à 2260 m,  l’un des plus célèbres cols du royaume par son altitude  et aussi par ses pentes très élevées  même si la partie sud de ce col, que j’allais monter, est moins dure  que la partie nord.

La route nationale N9 qui relie Ouarzazate et Marrakech  est large et presque vide, quelques fermiers rencontrés  au bord de la route, qui sont levés pour aller irriguer leurs champs et d’autres pour emmener leurs chèvres et moutons au pied de la montagne, là où il y a de l’herbe car près de la route, le paysage est désertique.  

Les  20 premiers kilomètres, je les ai faits dans le faux plat montant,  après la route commence à monter et tourner sans arrêt jusqu’au sommet du col de Tizi-n-Ticheka.

J’ai roulé tranquillement en utilisant le petit braquet et en faisant quelques arrêts de temps à l’autre pour prendre un peu de souffle et aussi pour prendre des photos et contempler  ce paysage extraordinaire du Haut-Atlas,  que je n’aurais pas eu l’occasion de voir de près si j'avais eu un autre moyen de transport.

A quelques kilomètres du sommet de ce col, quatre motards espagnols, qui m’ont dépassé, se sont arrêtés, ont commencé à applaudir et  ils m’ont dit quelques mots en espagnol, je n’ai rien compris et j’ai seulement levé la main pour les saluer aussi et j’ai continué mon chemin. Je pense qu’ils ont été épatés de voir quelqu’un avec son vélo sur une route montagneuse, car ils ont vu, eux qui étaient sur des engins de grosses cylindrées,  les difficultés que j’ai pu franchir avec mon petit engin  à deux roues et sans moteur bien sûr.

Au sommet du col de Tizi-n-Ticheka, je me suis arrêté pour prendre des photos  souvenir près de la plaque qui indique l’altitude de ce col avec ma petite reine comme la plupart des touristes qui passent par cette route même ceux qui sont  en voiture.

Après ce col, il y a une longue descente de plus de 30 km. Une descente très dangereuse à cause des virages très serrés et aussi à cause de la pluie qui a commencé à tomber intensivement après le sommet, ce qui a rendu la route glissante. Et par prudence, j’ai fait cette descente les mains sur les freins  jusqu’à Taddert où j’ai fait une pause pour prendre mon déjeuner.
Après Taddert la pluie a cessé de tomber mais, au pied du col de Tizi n Ait Imguer de nouveaux orages ont commencé à éclater et c’était le déluge jusqu’à Marrakech.  Heureusement j’avais   un imperméable  et un collant,  je les ai mis  et comme durant l’étape entre Guelimim et Tan-Tan où j’ai roulé sous la pluie,   j’ai caché mon portable et mon appareil photo dans un sac de plastique puis je les ai mis dans un poche de mon imperméable, et pour mon portefeuille, une carte et un livre de routes du Maroc je les ai mis dans un autre sac de plastique et je les ai cachés sous les vêtements. Ça, c’est pour les éléments essentiels que je devais protéger de la pluie; pour le reste, j’ai attaché  un sac de plastique au-dessus du sac à vélo. Et j’ai pris la route sous une douche.

Après le sommet du col de Tizi n Ait Imguer, une nouvelle descente jusqu’à la ville de Aït Ourir où j’ai voulu m’arrêter car il m’était impossible de rouler dans ces conditions atmosphériques difficiles, mais  malheureusement, il n’y avait pas d’hôtel dans cette ville, alors j’ai été dans l’obligation de continuer jusqu’à Marrakech sous la pluie avec un seul avantage ; le vent qui était dans mon dos, ce qui m’a beaucoup aidé dans la fin de cette étape où la montagne, la pluie ont épuisé mes jambes.
 A la sortie de la ville  de Aït Ourir, j’ai rencontré un jeune homme de la région qui a voulu pédaler un peu avec moi, je lui ai dit : “ allez-y mon ami, j’ai besoin de ta compagnie ″. Il avait un vélo très ancien : le cadre en fer, deux pneus différents, pas des dérailleurs  et pas  des freins non plus, il utilisait seulement ces chaussures  pour s’arrêter  en les mettant sur la roue arrière et il freinait sur place comme s’il avait eu des freins à disques. Nous avons roulé ensemble pour un long moment en faisant un peu de la course et à mi-chemin entre  Aït Ourir  et Marrakech, il a décidé de faire  demi-tour et il m’a dit : ″ Si j’avais un vélo comme le tien, je quitterais ce bled pour toujours“. Cette phrase, ça me rappelle un jeune garçon de la région de Rich qui m’avait dit la même chose et je me demande pourquoi  de nombreux jeunes Marocains veulent quitter leur pays, se « casser d'ici »,même au risque de leur vie en traversant la Méditerranée dans des embarcations de fortune.

Vers 17 h, je suis arrivé à Marrakech, trempé  de la tête jusqu’aux pieds, et pour trouver un hôtel moins cher dans cette ville touristique qui toujours remplie de visiteurs, je suis allé directement près de la place Jamaa el fna,  très célèbre place publique au sud-ouest de la médina (vieille ville historique). Ce haut-lieu traditionnel, populaire et animé, attire plus d'un million de visiteurs par an.   Cette place qui est toujours pleine de monde jour et nuit  je l’ai trouvée ce jour-là vide à cause de la pluie qui n’avait pas encore cessé de tomber. 

Dans la vieille ville, la plupart des hôtels affichent “complet″ mais malheureusement,  il y a eu des hôteliers  qui m’ont dit quel restait  seulement une chambre pour deux personnes; en réalité, ils voulaient   que je paye  pour deux au lieu d’une personne. Ah ! Les arnaqueurs !  et ils sont nombreux dans ce domine du tourisme au Maroc, malheureusement. Après plusieurs recherches,  j’ai trouvé un hôtel, pas mal, au prix de 40 dh la nuit, et la première chose que j’ai faite en entrant dans la  chambre c’était de vider mon sac à vélo et d’étaler toutes  mes affaires sur le sol car  elles  étaient bien trempées, sauf bien sûr ceux que j’ai gardées au chaud : appareil, portable et portefeuille.  Après,  je me suis jeté sur le lit,  KO !
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Une petite pause à Ighrem N'ougdal  sous la pluie. 
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Entre Marrakech et Ouarzazate, cette route vertigineuse traverse les plus beaux paysages du Haut-Atlas sur près de 200 km. La nature et les couleurs du paysage changent tout au long du trajet, la région de Tizi n’Tichka offre aux promeneurs une richesse naturelle très surprenante, et de nombreuses possibilités de randonnées.
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Serpentant au fil des virages, la route s’élève-au dessus des plaines pour atteindre son point culminant, le col de Tizi N’Tichka « Le col des pâturages » (2260 m) véritable frontière naturelle entre les provinces de Marrakech et de Ouarzazate . Le point de vue et le dénivelé sont très impressionnants !
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Le tizi n'Tichka (littéralement le « col des pâturages » en tamazight) est un col à 2 260 mètres d'altitude situé sur la route entre Marrakech et Ouarzazate. Il permet de joindre les régions semi-arides du sud-est de l'Atlas depuis les plaines plus fertiles des bords de l'Atlantique.
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Au sommet du col de Tizi-n-Ticheka à 2260m. A ce moment là j’avais eu une impression extraordinaire et j’ai été très heureux  en atteignant  cette altitude avec ma petite reine, car la veille de l’escalade de ce col et dans ma chambre en étudiant son itinéraire,  j’avais eu peur de n’aurais pas pu le faire. Aujourd’hui je  demande  quelle était l’impression de  Neil Armstrong, le premier homme sur la lune. Vraiment c’est extraordinaire de mettre les pieds sur la lune  mais dans la vie chaqu'un de nous a sa « Lune » et ma lune durant ce voyage était le  Tizi-n-Ticheka.
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le  Tizi-n-Ticheka est l’un des plus célèbres cols du royaume par son altitude et aussi par sa dangerosité  car de nombreux accidents surviennent chaque année sur cette route  et  de dizaines de personnes sont tuées.
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Après le col de Tizi-n-Ticheka, une descente de plus de 30 km très dangereuse dans laquelle il faut être très attentif surtout quand il pleut ou bien quand il neige.

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Au sommet du col de tizi n Ait Imguer à 1470 m d’où l’on admire un panorama exceptionnel sur le djebel Tistouit, se dressé au milieu d’un cirque de monts enneigés. En contrebas vous apercevrez un certain nombre de kasbahs et de petits villages.
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Dans cette étape gigantesque, j’ai vu tous les caprices de la météo, chaleur, vent, pluie et froid et j’ai fait aussi l’escalade de deux col; un de première catégorie : le tizi n Aitmguer à 1470 m et l’autre de hors catégorie : le Tizi-n-Ticheka à 2260 m.
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 il ne faut jamais baisser les bras devant les difficultés.

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