5eme Jour : Elkelaa Des Sraghna- Oulad M'barek 99km.
J'ai pris la route vers 7h direction Oulad M'barek province de Beni Mellal où j'ai mon premier ami et ancien collègue de travail qui habite dans ce village à 12 km de la ville de Beni Mellal.
En sortant de Elkelaa Des Sraghna la route était plate des petites montées de temps à l'autre, mais le vent du Nord-Est était toujours là. Le paysage au bord de la route était aride pas la moindre fleur et on était au printemps !
Après L'Oued El Abid, la verdure a commencé, je venais de rentrer dans la région de Tadla, à ce moment-là, j'ai ralenti un petit peu pour profiter du paysage, car je suis venu ici pour faire du tourisme pas pour battre un record.
À Khémis-Des-Oulad-Ayad j'ai fait une longue pause; j'ai pris un tagine et j'ai fait une petite sieste sous un arbre comme si j'étais en pique-nique, j'ai oublié qu'il me restait encore 35 km à parcourir.
Après Khémis-Des-Oulad-Ayad le paysage devenait de plus en plus vert: des champs de fleurs, des fermes de fruits surtout des oranges et des pommes au bord de la route. Le paysage était superbe, il n'y avait pas de comparaison entre la région de Beni Mellal et celle de Elkelaa Des Sraghna.
Le pont de l'Oued El Abid; c'est la frontière naturelle entre Sraghna et Tadla.
Avec ma BMW, j'ai plusieurs choix et je peux aller où je veux.
I M FREE !
Un tagine sous les arbres dans un café en plein air.
Je me suis arrêté pour voir une cascade loin derrière moi dans la montagne.
Dans un champ de fleurs, à quelques kilomètres de Oulad M'barek.
Est-ce qu'un voyageur dans un autocar ou bien dans un taxi peut s'arrêter et cueillir une fleur ?
La verdure des champs de blé m'a donné du plaisir de les contempler et de les photographier.
Vraiment, c'était une bonne année pour les fellahs (agriculteurs) et pour les voyageurs comme moi.
À 16 h, je suis entré dans le village de Oulad M'barek en forme. Après des recherches j'ai trouvé la maison de mon ami, il a été très surpris en me voyant sur un vélo. Il m'a dit "Es-tu venu à vélo jusqu'ici ?" je lui ai dit "Oui, je suis venu de Smimou sur cette BMW " il m'a bien regardé et il m'a dit en plaisantant " wlayni nta mekass" traduction : "vous êtes vraiment un vrai ciseau" et le ciseau dans notre argot c'est un homme avare qui veut faire toutes les choses gratuitement sans payer le moindre sou; manger, dormir, se soigner, voyager... Mon ami pensait que le voyage à vélo était un voyage gratuit et que la personne qui fait ça économise l'argent du transport.
Il avait tort mon ami, ce voyage m'a coûté jusqu'à Oulad M'barek plus de 700 Dh (150 Dh en moyen par jour sans compter le premier jour que j'avais passé à Essaouira et les médicaments que j'avais achetés à Marrakech ) avec cinq jours de route et plus de 350 km de pédalage, alors que le prix du voyage dans l'autocar depuis Essaouira jusqu'à Oulad M'barek était de 60 Dh la place avec seulement une demi-journée de route.
En écoutant mes arguments, mon ami a répondu après et avec humour "Ben Batouta n'est pas encore mort !"
Ben Batouta, c'est un grand voyageur (rahala ) marocain ; il a vécu au 13e siècle. Il est parti de Tanger jusqu'en Chine en traversant tous les pays du nord d'Afrique, la Péninsule Arabique, le Moyen-Orient, les pays de l'Asie centrale, l'Inde et la Chine. Un voyage qui a duré plus de 27 ans.
A notre époque, il est difficile pour un homme de faire un voyage (rihla) pareille surtout avec ces nouvelles frontières artificielles: nationalité, passeport, Visa...
De nos jours, il est difficile de sortir de chez toi, sans avoir des papiers.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire